samedi 30 juillet 2016

Le journal d'Anne Frank


Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort. Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933. À Amsterdam, elle connaît une enfance heureuse jusqu'en 1942, malgré la guerre. Le 6 juillet 1942, les Frank s'installent clandestinement dans " l'Annexe " de l'immeuble du 263, Prinsengracht. Le 4 août 1944, ils sont arrêtés sur dénonciation. Déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sœur Margot. La jeune fille a tenu son journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944, et son témoignage, connu dans le monde entier, reste l'un des plus émouvants sur la vie quotidienne d'une famille juive sous le joug nazi.


Edition : Le Livre de Poche
Date de publication : 1950
Nombre de pages : 368

« C'est une sensation très étrange, pour quelqu'un dans mon genre d'écrire un journal. Non seulement je n'ai jamais écrit mais il me semble que plus tard, ni moi ni personne ne s'intéressera aux confidences d'une écolière de treize ans. »

Je ne vous présente pas ce livre, tout le monde le connait et une grande partie d'en vous l'a sûrement lu (à l'école ou autre). J'avais prévu de le lire dans un futur plus ou moins proche, puis j'ai appris que je partais à Amsterdam, là où se situe la "maison d'Anne Frank", et je me suis donc dépêchée de lire ce livre avant de partir. Et quelle claque !

Je lis rarement autre chose que de la fiction (même si en ce moment j'aimerais m'y remettre), donc j'ai du mal à me dire "Tout ce que tu lis est vrai, c'est arrivé, c'est un fait". J'avais un peu de mal à m'en rendre compte au début, même si l'histoire d'Anne Frank est connue et reconnue, mais très vite, elle a réussi à m'assurer que tout était réel et le livre n'en est devenu que plus touchant. Anne Frank a cette façon d'écrire très spontanée, qui fait qu'on est totalement plongé dans ses pensées, comme une sorte de confident, quelqu'un de très proche, et j'ai adoré ça. Elle n'hésite pas à dire tout ce qui lui passe par la tête, jusqu'aux détails les plus intimes, et je pense que c'est cela qui crée une véritable relation avec le lecteur.

Car avant tout, ce livre est son journal intime. Où peut-on être plus honnête que dans son journal intime ? Ça peut mettre mal à l'aise de lire quelque chose d'aussi personnel, mais il faut savoir qu'Anne Frank avait pour but de publier son journal à la fin de la guerre, et qu'elle l'a retravaillé dans ce but. Vous ne lisez donc pas son journal sans son accord, ne vous inquiétez pas.

Dans son livre, Anne Frank parle surtout de son quotidien à l'Annexe, une partie cachée dans l'entreprise de son père, où elle a trouvé refuge avec ses parents, sa soeur, une autre famille et un homme -tous juifs, évidemment. Après avoir fuit l'Allemagne et les lois antisémites d'Hitler, celles-ci finissent par la rattraper, et la voilà contrainte de vivre dans la peur, dans le silence, dans l'angoisse. Je m'attendais à un livre aussi triste que son histoire, mais Anne Frank semble être une éternelle optimiste, elle croit en l'humanité comme personne, et ça se ressent dans son livre. Je ne dirais pas qu'il est joyeux, mais que son optimiste, son caractère, sa vision des choses, mettent du baume au cœur, surtout en sachant tout ce qu'elle a vécu.

Nous sommes donc témoins des disputes quotidiennes à l'Annexe, de la nourriture pas toujours ragoûtante, de l'ennui, de tout ce qui arrive quand un certain nombre de personnes est enfermé dans un espace réduit, forcées de cohabiter. Mais on suit aussi l'évolution d'une jeune fille, forcée de grandir trop tôt et trop vite.

Je trouve qu'Anne Frank est une personne très touchante, dont je me suis sentie très proche non seulement pour les raisons évoquées au dessus, mais aussi parce qu'on partage le même point de vue sur beaucoup de choses, et ça m'a fait plaisir de voir quelqu'un penser comme moi. Elle est plus humaine que n'importe qui. Ça lui arrive d'être insupportable et c'est tant mieux, elle est comme vous et moi après tout. C'est justement là qu'intervient la forme particulière du journal intime : elle s'y lâche, écrit parfois sur un coup de tête puis trouve par la suite qu'elle a exagéré. Une petite chose : elle dit à plusieurs reprises se sentir coupable pour les autres juifs, ceux qui n'ont pas eu la "chance" comme elle de pouvoir se cacher. J'ai trouvé ça tellement altruiste, qu'une personne dans une situation aussi horrible que la sienne ait le coeur de penser aux autres. Et moi j'étais là, menant ma petite vie si tranquille par rapport à la sienne. Elle m'a fait réaliser beaucoup de choses, elle m'a fait beaucoup réfléchir, et j'ai aimé ça.

Anne Frank avait pour ambition de devenir journaliste, puis une écrivaine célèbre : une part de ses rêves a été exaucée. Elle a écrit en même temps que son journal de petites histoires, publiées sous le titre Contes, que je lirais sans hésiter. Elle a une façon d'écrire très mature pour son âge, je trouve, et elle aurait sans doute pu être une grande écrivaine si elle avait survécu.

C'était donc une lecture très touchante, une histoire révoltante et horrible, écrit par une jeune auteure qui m'a fait beaucoup sourire malgré tout et qui m'a donné plus d'une leçon. Je serais incapable de donner une note à ce livre, ça reste avant tout un journal intime, la vie d'une personne, et je ne peux pas noter ça. Je vous recommande ce livre mille fois, parce que tout le monde devrait le lire une fois dans sa vie. Je pense qu'il a énormément à nous apporter.

« C'est un vrai miracle que je n'aie pas abandonné tous mes espoirs, car ils semblent absurdes et irréalisables. Néanmoins, je les garde car je crois encore à la bonté innée des hommes. Il m'est absolument impossible de tout construire sur une base de mort, de misère et de confusion, je vois comment le monde se transforme lentement en un désert, j'entends plus fort, toujours plus fort, le grondement du tonnerre qui approche et nous tuera, nous aussi, je ressens la souffrance de millions de personnes et pourtant, quand je regarde le ciel, je pense que tout finira par s'arranger, que cette brutalité aura une fin, que le calme et la paix reviendront régner sur le monde. »

Comment j'ai écrit un roman sans m'en rendre compte - Annet Huizing


" Le lecteur doit vivre ce que tu vis ", avait dit Lidwine. Mais qu'est-ce que je vivais au juste ? J'avais pas l'air maligne avec mon rêve de devenir écrivaine. Et là, une idée m'est venue. J'allais raconter comment Dirkje était entrée dans notre vie. J'ai ouvert mon ordinateur portable et j'ai retroussé mes manches. Mais mes doigts sont restés immobiles sur le clavier. Avant d'en venir à Dirkje, il faudrait d'abord que j'écrive que ma mère n'est plus là, et que je parle de mon père et de Kalle, de notre maison et du fait qu'on ne mange jamais à table. Je devais commencer par le commencement. Mais où commençait le commencement ? Il était une fois une fille à Hilversum ?


Edition : Syros
Date de publication : Avril 2016
Nombre de pages : 184

A vrai dire, je ne sais pas trop ce que je peux vous dire à propos de ce livre. J'adore écrire, j'aimerais (dans un futur idéal) devenir écrivaine, donc le titre de ce roman m'a tout de suite interpellée. C'était une lecture agréable, mais sans plus.

Katinka, 13 ans, rêve de devenir écrivaine. Pour bien commencer dans cette voie, elle demande des cours à sa voisine, Lidwine, romancière renommée. Commence alors une belle histoire d'amitié avec cette femme, dont les conseils vont l'aider autant dans la vie que dans l'écriture. Il ne se passe pas énormément de choses dans ce livre, sans doute en partie parce qu'il est très court, mais j'aurais aimé voir quelques événements un peu particuliers bouleverser la vie de Katinka. Selon moi, c'est un livre qui se penche surtout sur l'écriture thérapeutique, sur les bienfaits que l'écriture peut avoir sur les gens et comment les mots permettent à chacun de se libérer. C'est un sujet très intéressant, mais je faisais sans arrêt la comparaison avec Les filles sauvages de Pat Murphy, qui parle du même sujet et que j'avais adoré, donc forcément j'ai moins apprécié ce livre que je l'aurais fait si je n'avais pas lu Les filles sauvages.

Ce qui est génial, c'est qu'en tant que lecteur, on bénéficie aussi des conseils de Lidwine et qu'on peut voir comment ils sont appliqués avec l'exemple de Katinka. Ça permet d'apprendre quelques trucs utiles, pour tous ceux qui aiment écrire.

Katina est une jeune fille un peu perdue dans sa vie, pas tout à fait comme les autres. Je l'ai trouvée très attachante. J'ai aimé l'influence que l'écriture avait sur elle, comment le fait d'écrire pouvait changer sa vision des choses et l'aider à résoudre certains problèmes. Elle était très touchante, et je me demande comment on peut avoir envie d'autre chose que de l'aider. Lidwine est un autre personnage que j'ai aimé, on lui découvre petit à petit d'autres traits de caractère, un passé, plein de choses qui l'ont rendue vivante à mes yeux.

Le style de l'auteure n'a rien d'incroyable mais c'était très fluide, agréable à lire, et les pages se sont tournées bien plus vite que je ne le pensais ! Malgré moi, j'ai été prise dans cette histoire, alors qu'il n'y a ni réel suspense ni questions en attente.

Comment j'ai écrit un livre sans m'en rendre compte est donc une plutôt bonne lecture, même s'il est à mon avis nettement en dessous des Filles sauvages, qui aborde le même sujet de l'écriture.

Ma note : ★★★☆☆

mercredi 27 juillet 2016

Si c'est la fin du monde - Tommy Wallach


Avant, on était définis par des étiquettes: le sportif, l'intello, la salope, le glandeur.
Mais ensuite, tout a changé.
La fin du monde a été annoncée.
Un astéroïde arrivait dans deux mois.
Il avait deux chances sur trois de faire exploser la Terre.
Il ne restait que deux mois.

Deux mois pour renoncer aux étiquettes.
Deux mois pour réaliser ses rêves.
Deux mois pour s'aimer, pour être libres, pour être heureux.
Deux mois pour vivre.

Pour vivre vraiment.


Edition : Nathan
Date de publication : Février 2016
Nombre de pages : 455

Je lis beaucoup de livres post-apocalyptiques, donc quand j'ai entendu parler de Si c'est la fin du monde, qui est pré-apocalyptique, je pensais que ce serait une bonne lecture qui changerait un peu et qui apporterait peut-être un autre aspect sur ce genre que j'aime tant ... Mais ça a été une grosse déception.

Dans ce livre on suit Peter, Anita, Eliza et Andy, qui ne se connaissent pas et se définissent les uns les autres par des préjugés (ce que je déteste). Je pensais que ces étiquettes allaient voler en éclats, que les personnages révéleraient une véritable personnalité ... Mais ils se sont révélés très plats. Les étiquettes qu'ils se donnaient à la base ne leur correspondaient effectivement pas, mais leur manque de personnalité leur en collait rapidement d'autre sur le front ... J'ai trouvé ça vraiment dommage.

Mais ce que j'ai le moins aimé dans ce livre, c'est cette ode à la délinquance qui a résonné pendant toute ma lecture. J'avais l'impression que ce livre disait qu'il fallait nécessairement faire plein de choses interdites pour être heureux, que c'était la seule et unique façon de s'amuser un peu dans la vie. Et je n'ai pas du tout aimé ça. Est-il nécessaire de faire brûler des maisons pour se sentir vivant ? Je ne crois pas. Cet aspect-là m'a énormément dérangée, j'accorde beaucoup d'importance au message véhiculé par un livre, et évidemment je n'ai pas approuvé celui-ci.

Toute l'histoire était très prévisible, les amourettes des personnages m'ont agacée, tout comme le manque de crédibilité de certains événements ... J'aurais aimé que le livre se penche plus sur certaines choses évoquées, qui étaient précisément ce que j'attendais de ce livre, mais l'auteur est resté très en surface sur ces thèmes-là. C'est vraiment dommage car le contexte pré-apocalyptique soulevait selon moi plein de questions intéressantes, de sujets à exploiter ... Mais les personnages et moi n'avons apparemment pas les mêmes préoccupations.

Une autre raison pour laquelle j'ai lu ce livre est que je me demandais quelle décision prendrait l'auteur à propos de cette possible fin du monde : aura-t-elle lieu ? Aura-t-il l'audace d'écrire "L'astéroïde percuta la Terre et tout le monde mourut" ? Je ne répondrais pas à ces questions, mais je vais finir là-dessus car je n'ai fait que critiquer ce livre alors qu'il plairait sans doute à certains : n'hésitez pas à le lire malgré tout !

Pour conclure, c'est une lecture vraiment décevante, je pense que j'en avais des attentes trop précises, des thèmes que je voulais absolument voir abordés, mais qui finalement n'ont pas trouvé leur place dans ce livre.

Ma note : ★★☆☆☆ (2,5)

mardi 19 juillet 2016

Le sel de nos larmes - Ruta Sepetys


Hiver 1945. Quatre adolescents. Quatre destinées.
Chacun né dans un pays différent. Chacun traqué et hanté par sa propre guerre.
Parmi les milliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte devant l'avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes... Tous partagent un même but : embarquer sur le Wilhem Gustloff, un énorme navire promesse de liberté...


Edition : Gallimard (Scripto)
Date de publication : 16 juin 2016
Nombre de pages : 465

Ce livre, mais ce livre ... Je m'attendais à une bonne lecture, puisque c'est un thème qui me plaît, mais c'est finalement un énorme coup de coeur. J'avais beaucoup entendu parler de Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre de la même auteure, et après cette lecture je vais rapidement me pencher dessus !

Une jeune infirmière lituanienne, un marin allemand, une adolescente polonaise et un prussien fugitif. Ils n'ont rien en commun, mais la guerre va les faire se rencontrer. L'Allemagne est en train de perdre la guerre, la Russie gagne du terrain, et les populations sont obligées de fuir. Ce bateau, le Wilhem Gustloff, peut leur donner une seconde chance, la possibilité de se reconstruire ailleurs ... Après toutes les horreurs endurées. C'est surtout un livre sur comment la guerre change les gens, les conséquences qu'elle a sur la vie et l'esprit d'une personne.

Avant tout, ce livre est un très bel hommage aux réfugiés de la seconde Guerre Mondiale, aux passagers du Wilhem Gustloff (qui a réellement existé), qui nous rappelle notre devoir, à nous qui n'avons pas vécu cela : nous souvenir. Je pense que c'est ce que Le sel de nos larmes fait le mieux, il nous fait découvrir un autre pan de l'Histoire, nous le rappelle, nous incite à y penser. C'est un sentiment que j'ai retrouvé dans les remerciements de l'auteure, qui a fait un travail énorme pour recueillir des témoignages, étudier cette partie de l'Histoire, pour écrire un roman aussi fidèle que possible aux événements qui ont vraiment eu lieu. Alors oui, c'est de la fiction, et pourtant rien ne m'aurait paru plus réel.

Les personnages sont géniaux. Tout simplement. Ils ont chacun leurs secrets, et c'est ce qui m'a empêchée de poser le livre. L'histoire commence de manière très directe, on ne comprend pas tout immédiatement, mais les personnages ne sont pas totalement transparents envers le lecteur et ça pique la curiosité. J'ai adoré la majorité des personnages, qui sont tous très intéressants, même les plus horribles d'entre eux. Mention spéciale pour le Poète, qui me fait regarder mes chaussures autrement.

Le style d'écriture de Ruta Sepetys est merveilleux, elle m'a entraînée dans son histoire sans aucune difficulté. Je trouve sa façon d'écrire envoûtante. Je pense qu'elle est profondément passionnée par ce qu'elle fait, et ça se ressent dans ses mots. J'aime l'exactitude qu'elle cherche à intégrer dans son livre.

Je vous recommande donc ce livre mille fois, il est merveilleux, touchant, magnifique.

Ma note :

dimanche 3 juillet 2016

Bilan de juin 2016

C'est les vacaaaaaaaaaaances ! Enfin ! Deux mois de lecture en perspective, j'espère que ce sera vraiment le cas. Juin a été un très bon mois, même si je n'ai pas beaucoup lu, j'ai fait uniquement de bonnes (voire très bonnes) découvertes c:

Lectures du mois
 
 

-Le trône de fer - Intégrale 1 de George R. R. Martin : ★★★☆☆ (3,5)
-Le garçon au sommet de la montagne de John Boyne : ★★★★★
-La Maison des intentions particulières de John Boyne : ★★★★★
-Les mystères de Larispem de Lucie Pierrat-Pajot : ★★★★☆



Prévisions de juillet
  
Ma lecture en cours : Nil de Lynne Matson, qui est le super cadeau de ma meilleure amie pour mon anniversaire (d'ailleurs elle a un blog depuis peu, si ça vous intéresse c'est l'heure de la minute pub : Les lectures de Nirva). Je voudrais aussi lire Aujourd'hui est un autre jour de David Levithan, que je prévoyais déjà pour juin, et Le sel de nos larmes de Ruta Sepetys.


Et vous, qu'avez-vous lu ce mois-ci ?
Bon mois de juillet !

Les mystères de Larispem - Tome 1 : Le sang jamais n'oublie - Lucie Pierrat-Pajot


Larispem 1899 - Dans cette Cité-Etat indépendante où les bouchers constituent la caste forte d’un régime populiste, trois destins se croisent…? Liberté, la mécanicienne hors pair, Carmine, l’apprentie louchébem et Nathanaël, l’orphelin au passé mystérieux. Tandis que de grandes festivités se préparent pour célébrer le nouveau siècle, l’ombre d’une société secrète vient planer sur la ville.
Et si les Frères de Sang revenaient pour mettre leur terrible vengeance à exécution ?


Edition : Gallimard
Date de publication : Avril 2016
Nombre de pages : 272

Ce livre a fait pas mal de bruit à sa sortie, mais je n'ai pas lu beaucoup de chroniques pour ne pas en apprendre trop sur l'histoire. Maintenant que l'enthousiasme autour de ce roman est passé, je me suis lancée dedans, et j'ai passé un super moment !

Ce qui me plait surtout dans ce livre, ce n'est pas l'histoire mais l'univers crée par l'auteure. J'adore le steampunk, j'adore les dystopies, et c'est un peu un mélange des deux qu'on retrouve dans ce roman. J'ai trouvé ça génial, déjà parce qu'il n'y a pas assez de steampunk dans ce monde, mais aussi parce qu'il y a beaucoup (trop ?) de dystopies et que mixer les deux renouvelle le genre et c'est super cool. Je ne vais pas trop en dire sur ce monde-là pour vous laisser le découvrir par vous-même, mais j'ai adoré les coutumes (mention spéciale pour l'argot des bouchers !), la façon de vivre, les nombreuses inventions ... On voit que l'auteure a énormément travaillé sur cet univers qui ne demande qu'à être exploré, et j'espère que ce sera fait plus en détails dans le(s) tome(s) suivant(s).

L'histoire en elle-même a piqué ma curiosité, mais je crois que j'aurais aimé chercher un peu plus, que les révélations soient plus dispersées et plus dures à deviner. C'est ma principale critique : je n'ai pas vu le suspense dans ce livre, peut-être parce qu'il est très court et que je l'ai lu très rapidement, mais aussi parce que rien n'est véritablement caché au lecteur, qui en sait toujours plus que les personnages et qui n'a pas besoin de chercher avec eux. J'ai trouvé ça dommage, j'aurais aimé m'interroger avec eux, me poser des questions sur ce qui se trame dans ce monde particulier. Malgré tout, l'intrigue est prenante, elle promet surtout beaucoup pour la suite, que j'ai très hâte de lire.

Les personnages sont très intéressants, malgré le petit nombre de pages on les voit évoluer chacun à leur rythme. J'ai particulièrement aimé Carmine, qui est très débrouillarde, mais aussi Liberté qui est celle qui change le plus à mon goût et qui va sans doute avoir une place très importante par la suite ... J'ai eu plus de mal avec Nathanaël, sans trop savoir pourquoi. Je trouve que son personnage est moins développé que les autres, ça vient peut-être de là.

Ce qu'il faut savoir, c'est que c'est le tout premier livre publié d'une jeune auteure très très prometteuse, qui a gagné le prix du premier roman jeunesse Gallimard (comme Christelle Dabos avec Les fiancés de l'hiver), et j'espère qu'elle va écrire plein de livres encore parce que j'aime beaucoup son style d'écriture, les pages se sont tournées toutes seules et c'est très agréable de lire "un peu" et de se rendre compte qu'on est déjà aux deux tiers du livre !

Les mystères de Larispem est donc un premier tome très entraînant, j'ai hâte de lire la suite et de découvrir cet univers très intriguant !

Ma note : ★★★★☆

Et vous, l'avez vous lu ? Qu'en avez-vous pensé ?

La Maison des intentions particulières - John Boyne


De Saint-Pétersbourg en 1917 à Londres de nos jours, la trajectoire tumultueuse de deux êtres unis par l'amour, les secrets, et la folie de l'Histoire.

Pour Gueorgui Yachmenev, petit paysan russe, tout débute comme un conte de fées : engagé afin de protéger le tsarévitch Alexeï Romanov, il se retrouve dans le fastueux palais impérial. Le rêve se poursuit lorsqu'il rencontre les quatre soeurs d'Alexeï, les princesses Romanov, parmi lesquelles la belle Anastasia. Mais la révolution va éclater, balayant tout sur son passage...
1981, Londres : Gueorgui veille Zoïa, sa femme, qui est mourante. Ensemble, grâce à un amour infaillible, ils ont supporté l'exil et le poids d'incroyables secrets.
Qu'est-il arrivé en Russie ? Pourquoi Zoïa vit-elle toujours dans la peur ? Quels fantômes du passé la poursuivent encore ?


Edition : Pocket
Date de publication : 2012
Nombre de pages : 544

Oui, j'ai un truc avec John Boyne, oui. Je suis tombée sur ce livre quand j'achetais Le garçon au sommet de la montagne et je n'avais pas prévu de le prendre aussi mais il m'a appelée, que voulez-vous ? Comme j'ai décidé de lire tous les livres de l'auteur, je me suis dit que j'allais enchaîner ces deux-là, et ça m'a beaucoup plu !

Avant toute chose, il faut savoir que ce livre est sorti sous le nom de La maison Ipatiev il y a quelques temps, et qu'il a été renommé La Maison des intentions particulières cette année seulement lors de sa réédition. On y retrouve en parallèle deux histoires liées par un même homme : Gueorgui, à deux stades de sa vie : en 1917, alors qu'il n'était qu'un adolescent, et en 1981, devenu un vieil homme. Au fil de l'histoire, le temps défile en 1917 et recule en 1981, pour finalement que les deux histoires se rejoignent au moment où tout se bouscule, au moment décisif, au moment où le livre prend tout son sens. J'ai adoré cette chronologie-là. Ça cultivait un certain mystère, ça posait beaucoup de questions : quand le décompte va-t-il s'arrêter ? Quand est-ce que tout va s’éclaircir ? Parce que le gros point fort du livre, c'est justement ça : on connait le début, on connait la fin, et pourtant l'auteur arrive à gérer un certain suspense et à nous faire découvrir des choses petit à petit.

C'était la première fois que ça m'arrivait avec John Boyne : j'ai deviné le truc, le retournement, ce qui me cause habituellement avec ses livres le traditionnel choc. Et ça, c'est à cause de quelque chose que je dirais pas (ce serait presque du spoil, si je ne dis rien peut-être que ça passera inaperçu pour vous), qui a été vraiment mal choisi selon moi. Donc juste un avertissement : ne cherchez pas trop sur Internet d'info sur le livre pendant votre lecture, n'allez pas préparer votre chronique par avance ou quelque chose comme ça. Cependant, ça n'a pas gâché ma lecture, puisqu'il restait tout de même la question principale : pourquoi ?

L'aspect historique du livre est très intéressant, même si j'aurais aimé être encore plus plongée dans la révolution russe, même si cela prend déjà de la place dans l'histoire ! Quant à la romance, malgré un début un peu facile à mon avis, je crois que c'est une des plus belles histoires d'amour que j'ai lue. Loin de là les déclarations passionnées, le romantisme à toute épreuve et les scènes mignonnes toutes les trois pages, pourtant l'auteur montre ici l'amour d'une manière toute aussi belle.

Gueorgui est selon moi un personnage très original, sans que je sache pourquoi. Peut-être parce que je l'ai vu rajeunir et vieillir en même temps, et que ça m'a donné une idée très particulière sur son évolution dans la vie, mais je l'ai trouvé très intéressant et attachant. Il a une vision unique du monde qui l'entoure, et j'ai vraiment aimé découvrir la vie avec ses yeux, même s'il n'était pas toujours des plus optimistes (en fait, il est même carrément pessimiste). L'histoire est surtout basée sur lui, même si on découvre d'autres personnages importants pour lui et pour l'histoire, tout reste très axé sur lui-même et c'est un peu dommage parce que j'aurais aimé en apprendre plus sur certains. Malgré tout, Zoïa m'a beaucoup touchée et émue, c'est un personnage pour qui j'éprouve autant d'admiration que de pitié et qui va rester dans un coin de ma tête un moment encore, je pense.

J'ai besoin de parler de l'écriture de John Boyne, vraiment ? Comme d'habitude j'ai adoré, c'est très fluide tout en étant percutant, beau tout en étant horrible. J'ai fini ce livre un soir, et ça m'a un peu déprimée sur le coup, la fin reste une fin dans son style, quoique moins choquante et plus attendue que les autres. Ce qui m'a rendue morose aussi c'est le sentiment très négatif sur le fait de vieillir qu'a Gueorgui, au moment où j'ai fini le livre j'aurais bien voulu m'en passer, mais avec du recul, je crois que c'est nécessaire et que ça a un sens pour ce personnage.

C'était donc une très bonne lecture pour moi, je vous la recommande mille fois ! Quant à moi, je vais lire les deux derniers livres de John Boyne traduits en français le plus vite possible.

Ma note : ★★★★★

Et vous, l'avez-vous lu ? Qu'en avez-vous pensé ?